TENDINITE D’ACHILLE ET TRAITEMENT PAR LES SEMELLES

DEFINITION

Le tendon d’Achille est le tendon terminal du Triceps Sural (muscle du mollet), il est richement innervé, mais peu vascularisé.

La tendinite d’Achille ou tendinite achilléenne se manifeste donc par l’inflammation du Triceps Sural au niveau de son insertion sur le calcanéum (os du talon).

La tendinite d’Achille est généralement mécanique (parfois inflammatoire).

Il s’agit d’une pathologie courante chez le sportif.

Le diagnostic clinique d’une tendinite se caractérise par la douleur à la palpation, la douleur à l’étirement et la douleur à la contraction contrariée.

A noter que le terme tendinite est peu à peu remplacé par le terme tendinopathie qui désigne plus généralement une affection des tendons.


CAUSES

La tendinite d’Achille d’origine mécanique peut se produire lors de traumatismes violents ou pendant une activité physique intense sans préparation avec un chaussant mal adapté au terrain.

Bien souvent, elle est consécutive à une rétraction du Triceps Sural dénommée « Achille court ».

Lors de la marche et de la course, le tendon d’Achille va travailler de manière excessive et être trop étiré. A force de subir des contraintes et des micro traumatismes, il va souffrir et finir par s’enflammer.

Les troubles statiques tels qu’un arrière-pied valgus ou varus, un pied creux (verticalisation du calcanéum) ou un Haglund (tubérosité postérieure du calcanéum qui va modifier le trajet du tendon d’Achille et le comprimer) sont aussi responsables de tendinopathies achiléennes.

Lorsque la tendinite d’Achille s’exprime bilatéralement, il faut penser à des étiologies plus singulières comme certaines classes d’antibiotiques (quinolones), une infection dentaire, un excès en acide urique ou encore la complication d’une polyarthrite rhumatoïde.


TRAITEMENT PAR LES SEMELLES

Le traitement dépend essentiellement de l’étiologie.

Dans le cas d’une tendinite achilléenne d’origine mécanique, le traitement de base consiste à l’arrêt de toute activité. Si ce traitement s’avère efficace, il reste néanmoins contraignant. Il semble difficile de demander à un patient d’envisager une période de repos pendant six à huit semaines.

C’est là que le podologue a un rôle important à jouer. L’utilisation d’une semelle orthopédique a tout son intérêt : d’une part en rapprochant les points d’insertions du Triceps Sural, d’autre part en prenant en compte la correction du trouble statique associé.

Certains spécialistes vont exprimer leur réticence quant à l’utilisation d’une talonnette, compte tenu de l’hypo extensibilité du Triceps Sural. Il faut cependant se rendre à l’évidence, qu’en phase aigüe, le patient a besoin de trouver une solution d’urgence pour marcher de façon indolore.

En début de traitement, la talonnette peut être indiquée. Celle-ci devra alors être rectifiée au fur et à mesure de l’évolution de la pathologie. Le traitement sera d’autant plus efficace s’il est accompagné d’exercices d’étirement du Triceps Sural.

La semelle orthopédique constitue une alternative plus judicieuse à la simple talonnette pour les raisons suivantes : la possibilité d’inclure une compensation talonnière avec les mêmes particularités que citées ci-dessus, la possibilité d’inclure un absorbeur de choc talonnier qui va réduire les micro traumatismes générés par la frappe du talon au sol, et enfin la prise en charge du trouble statique associée, la correction d’un trouble statique en varus ou en valgus aboutissant également à une diminution d’une sur sollicitation du tendon d’Achille.

Hormis l’expertise du podologue pour apprécier les corrections nécessaires à apporter au niveau de la semelle, les conseils d’utilisation d’un chaussant approprié sont primordiaux.

Pour conclure, il existe d’autres aides thérapeutiques pour traiter une tendinite d’Achille (physiothérapie, anti-inflammatoires, infiltration de corticoïdes, ondes de choc…) qui vont varier en fonction du stade de l’atteinte et des répercussions fonctionnelles.

Tous ces traitements ne doivent en aucun cas occulter le fait qu’une tendinite d’Achille est généralement d’origine mécanique, un traitement mécanique par une semelle bien adaptée ne doit alors pas être sous-estimé.

Christophe Lecourt

Podologue chez CAP-PODOTHERAPIE (Lancy et Onex GMO)